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Les Affranchies

tendresses

Confusion

14 Février 2018 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs, #Tendresses

Confusion

Chaque jour, petit à petit, tu sens ton chemin bifurquer, tu ne sais pas depuis quand, tu sais juste que c'est là et que ça occupe ton esprit. De plus en plus, ce prénom qu'on te donne, ces manières qu'on adopte pour te parler, ces sourires un peu inquiets t'exaspèrent en secret. Tu t'échappes alors avec la bande des garçons. Eux ne s'inquiètent de rien. Tu as leurs manières, parfois même tu en fais un peu trop, tu bois, tu t'étourdi. Ils ne te calculent pas, ils t'on adoptée parce que tu n'as pas les défauts de ces filles qui jouent trop de leurs appâts et minaudent en croyant les séduire. Avec eux, tu les railles, tu te moques, tu les siffles et tu n'avoueras jamais que cette jolie brunette te chamboule un peu le coeur...

Et puis tu retrouves l'autre monde, celui où l'on t'appelle de ce prénom de fille, celui des reproches qu'on te fait sur ta façon de t'habiller, sur tes cheveux trop courts, comme si personne ne voyait rien de ce qui se passe dans ton monde. Ton miroir te rappelle ton corps, te montre ces seins que tu exècres, que tu caches dans l'ampleur des vêtements ou que tu écrases sous les bandages... Tes cheveux courts te paraissent encore trop ambigus, tu as envie de les tondre, de te raser... pour être un peu moins elle, un peu plus lui.

Ce n'est pas que tu manques de courage, tu pourrais bien, un jour, te planter devant tous et leur dire qui tu es vraiment, dire que tu t'appelles comme ça et que dorénavant tout le monde devra s'en rappeler. Mais c'est comme si tu les voyais déjà, les incrédules, les cyniques, les pleurnicheurs... on essaiera de te convaincre que tu te trompe, on te diras que ce n'est pas sérieux, que ça passera ou on sombrera dans la dépression.

Et puis non... Ce jour là, tous te diront qu'ils le savaient déjà, qu'ils ne savaient pas comment s'y prendre, qu'ils avaient peur, sûrement autant que toi, qu'ils ne voulaient pas te blesser... Et finalement tous se rendent compte que l'essentiel est bien au delà de tout ça.

 

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Un portrait d'antan

8 Février 2018 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

Photo: Perla El Raii

Photo: Perla El Raii

Elle avait une allure d'écrivain, mais elle aurait tout aussi bien pu être avocate, journaliste ou médecin. On pensait écrivain, oui, au masculin, avec cependant la grâce et la finesse de son genre. Elle s'habillait comme certains hommes des années 50, le col de la chemise rabattu sur celui de la veste tout comme les manchettes. Ça donnait un style faussement décontracté et élégant. Elle fumait aussi et cela renforçait encore cette idée, allant chercher des souvenirs de Camus ou Malraux. Elle garderait sa cigarette aux lèvres que cela ne choquerait pas, au contraire. Toutefois elle la tenait entre ses doigts, en un geste presque viril, exhibant  le large bracelet de montre à son poignet, encore un indice.

Pourtant ce qui fascinait le plus, c'était la façon dont elle se coiffait, cette coupe de cheveux, qui elle aussi, nous emportait sur les quais d'Alger la Blanche où à la terrasse du Flore d'après guerre. Elle avait, comme ces héros, les côtés nus, presque blanchis et la nuque rasée, à la façon des hommes de ce temps et cependant cela ne trompait pas sur son genre. Comment, malgré tout ces efforts inverses, parvenait-elle à exprimer une incontestable féminité? Le bijou qui perçait sa lèvre ou le lobe de son oreille était bien trop discret pour faire la différence.

Il se dégageait d'elle une espèce de fierté nonchalante, d'assurance naturelle et de raffinement qui la rendaient séduisante et désirable malgré son appropriation de ces détails masculins qui faisaient finalement sa personnalité...

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L'androgyne nue

2 Février 2018 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs, #Tendresses

L'androgyne nue

Il te faut la vision de ce corps nu pour percevoir l'abîme auquel tu es confronté. Certain(e)s n'étaient pas dupes, d'autres se plaisaient dans le doute et d'autres encore auraient parié avoir vu un garçon, presque trop beau, trop fin, trop lisse... 

Et soudain, la vue de ce sein rond, élégant, esthétique, te bouleverse parce qu'il chamboule tes vieilles idées et tes jugements pleins de certitudes. C'est le propre de l'androgyne, de remettre en cause tout ce que l'on croyait vrai.

Alors, ce précipice au bord duquel tu te retrouves te paraît insondable. L'illusion de l'image t'a trompé. Tu voulais l'aimer tout en étant persuadé(e) que tu ne le pouvais pas. Les vêtements, les cheveux courts? Toutes ces fausses pistes te soufflaient des mensonges et cette découverte te fait comprendre à quel point l'androgyne est inaccessible, pour toi et pour tous les autres, incapables de voir avec le coeur.

Photo: Kriss Photography

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Madame rêve

26 Janvier 2018 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

Photo: Perla El Raii

Photo: Perla El Raii

Elle se rappelle, petite, comme déjà elle détestait tout ce que tout le monde faisait, les habitudes, les routines dont plus personne ne se souvenait même pourquoi il le faisait. Elle détestait les robes, parce que ce n'était pas pratique, disait-elle, on était toujours obligé de faire attention pour ne pas montrer sa culotte. Elle détestait les cheveux trop longs qui se coinçaient toujours sous les bretelles du sac à dos. Elle détestait être une fille parce que toutes les autres filles étaient toujours trop bêtes et ne savaient même pas tirer à la carabine à la foire...

Et puis le temps a modéré ses jugements, être une fille, tout compte fait, ce n'était pas si pénible quand on savait tenir la dragée haute aux garçons. Personne ne l'embêtait, elle, ou alors c'était arrivé une fois et personne ne s'était après jamais vanté de l'avoir fait. Elle n'aimait toujours pas les habitudes stupides auxquelles tout le monde se pliait. Ne comprenait pas pourquoi il fallait "séduire", sous entendu les hommes, pour réussir sa vie personnelle et quelques fois se sentait perdue dans l'univers, imaginant qu'elle n'était pas de cette planète...

Enfin, elle a adoré être une femme. Une femme comme la petite fille qu'elle était. Plus grande, plus forte, plus belle que cette petite fille, une femme différente, séduisante sans chercher à l'être, raffinée dans le geste, féminine dans l'attitude, même avec une cigarette aux lèvres et le t-shirt aux manches roulées. Oui elle adorait le regard des autres, des femmes, des hommes, qui l'enviait ou la détestait. Elle adorait cette liberté de se laisser séduire.

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Sensuelle architecture

16 Décembre 2017 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

Sensuelle architecture

Personne ne saurait véritablement expliquer la fascination que peut susciter la vision d'une nuque féminine, lorsqu'elle se trouve fine et déliée, qu'elle charpente un cou étroit, isthme entre petite tête et épaules délicates.

Il faut un talent particulier pour la mettre en valeur, la dévoiler, un peu ou davantage et dessiner en coupant les cheveux qui la couvrent, cette géographie toute en sensualité. Lorsqu'elle est idéale, cette architecture élance comme deux arcboutants de cathédrale, de solides tendons qui vont entre eux creuser un sillon soulignant l'implantation variable des cheveux. 

Et c'est tout l'art du coiffeur que de tailler avec précision, un dégradé si bien fondu qu'il donne l'illusion de deux colonnes de chair pénétrant le pelage aux ombres contrastées, selon que le cheveux est ras ou plus long, épars ou rassemblé.

Et c'est tout le paradoxe, pour celle qui dévoile aux regard ce joyau d'anatomie, de ne pouvoir jouir elle même de cette exposition, développant, comme les aveugles, ce sens du touché qui lui permet d'explorer les monts et les vallées, de caresser les chaumes rasés et d'en éprouver du plaisir, au moins autant que lorsqu'une âme amoureuse y dépose un baiser.

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Beli is back!

22 Novembre 2017 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs, #Tendresses

Beli is back!

Il y a comme ça, plein de choses que les "mortels" ne peuvent pas comprendre et qui moi, me réjouissent. Faire la liste serait à la fois bien trop long et très fastidieux, mais quand je vois Beli, j'ai le sentiment de retrouver en elle un véritable "digest" de toutes ces choses...

Elle accumule tout ce que les grincheux sont capables de critiquer. Elle est jeune, belle et charismatique. Là déjà on frôle l'excommunication. Mais ce n'est que le début et les "défauts" s'enchainent presque naturellement. Elle aime la vitesse, les belles voitures et pilote sa propre moto. Scandale! Elle est indépendante, a fait des études et vit de sa passion. J'en entends qui s'étranglent et s'étouffent dans leur bave. Elle est grande et sportive, a un sourire éblouissant et carnassier, un tempérament de "garçon manqué"dont elle aime bien cultiver l'allure. Alors là, définitivement, on lui promet l'Enfer... Son corps androgyne, sa nuque toujours bien rasée, son caractère de battante et son optimisme increvable.. Trop c'est trop!

Beli est de retour dans sa Catalogne tourmentée et je la retrouve chevauchant sa Triumph, fière et puissante et je me dis que la vie est injuste... pour les autres.

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C'était tout juste après la guerre...

13 Novembre 2017 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses, #Divers & variés

C'était tout juste après la guerre...

C'était tout juste après la guerre
Dans un p'tit bal qu'avait souffert
Sur une piste de misère
Y'en avait deux à découvert
Parmi les gravats ils dansaient
Dans ce p'tit bal qui s'appelait...
Qui s'appelait... (ter)


Non je n'me souviens plus
Du nom du bal perdu
Ce dont je me souviens
C'est de ces amoureux
Qui ne regardaient rien autour d'eux
Y'avait tant d'insouciance
Dans leurs gestes émus
Alors quelle importance
Le nom du bal perdu ?
Non je ne me souviens plus
Du nom du bal perdu
Ce dont je me souviens
C'est qu'ils étaient heureux
Les yeux au fond des yeux
Et c'était bien et c'était bien.


Ils buvaient dans le même verre
Toujours sans se quitter des yeux
Ils faisaient la même prière
D'être toujours, toujours heureux
Parmi les gravats ils souriaient
Dans ce petit bal qui s'appelait...
Qui s'appelait... (ter)


Et puis quand l'accordéoniste
S'est arrêté, ils sont partis
Le soir tombait dessus la piste
Sur les gravats et sur ma vie
Il était redevenu tout triste
Ce petit bal qui s'appelait...
Qui s'appelait... (ter)


Non je n'me souviens plus
Du nom du bal perdu
Ce dont je me souviens
C'est de ces amoureux
Qui ne regardaient rien autour d'eux
Y'avait tant de lumière
Avec eux dans la rue
Alors la belle affaire
Le nom du bal perdu
Non je n'me souviens plus
Du nom du bal perdu
Ce dont je me souviens
C'est qu'on était heureux
Les yeux au fond des yeux.
Et c'était bien et c'était bien.

Texte: Robert Nyel

Photo: Robert Doisneau

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Un idéal féminin

12 Novembre 2017 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

Paula Martin par Raul Bateman

Paula Martin par Raul Bateman

Tu as un peu hésité, puis tu lui as dit, en souriant: " Finalement ton idéal féminin, ce serait un garçon, non? " Il a eu l'air étonné, pas outré ni choqué, juste étonné. Il  s'est tu, un instant, puis en te prenant les mains il t'a fait tourner devant lui. 

C'est parce que tu étais nue et que te voyant de dos il avait exprimé son admiration, parce qu'il aimait les formes de ton corps, qui auraient pu être, il te l'a dit, celles d'un garçon, tant tes hanches étaient étroites et ton dos charpenté. Parce qu'il aimait que toi même en aies conscience et qu'en toute logique tu joues ce registre avec tes cheveux courts. Parce que tu sais bien à quel point il aime quand, distraitement, tu dis que tu dois les faire couper, qu'ils sont trop longs et que tu aimes les sentir tondus sur ta nuque...

Et tu tournes devant lui, montrant tes seins minuscules, ton ventre plat et ton sexe, ombré de poils courts, puis ton dos à nouveau et encore ton visage, sans fard, les tempes rasées et tes reins et ton buste imberbe, encore, encore...

Enfin, t'enveloppant dans ses bras et pressant vos deux corps, peau contre peau, à ton oreille nue sa voix attise ton sourire comme un souffle réchauffe la braise: " Mon idéal, c'est toi et je te trouve bien insolente de penser que je ne puisse voir autre chose chez une femme aux cheveux courts que des indices de son propre masculin. Tu es une femme différente des femmes et je suis, moi, différent des hommes." 

En sentant le baiser sur ta nuque tu as frémis et les yeux clos tu as dis que tu n'avais pas besoin d'être rassurée, que c'était juste pour te taquiner et t'entendre dire ces mots.... Mais tes lèvres n'ont pas bougées.

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Beau gosse, belle gosse

2 Novembre 2017 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

Beau gosse, belle gosse

Elle s'en moque bien, la fille aux cheveux courts de plaire à l'un ou à l'une. Il faut bien d'abord se plaire à soi même...

Mais avant d'atteindre cette sagesse, il lui a fallu traverser quelques épreuves, parce que bien sûr, avoir les cheveux courts, ça fait peur un peu. Ce trac qu'on a, d'apparaître subitement en pleine lumière et puis cette crainte d'être montrée du doigt, de s'extraire du "troupeau" et de marcher seule.

Une coupe, puis une autre encore... Un rendez vous par mois, puis 3 semaines... l'envie d'y retourner, d'avoir toujours cette bonne mine et cette assurance, se plaire et avoir le sentiment d'être irrésistible... Mais à chaque fois encore le trac. La peur d'aller trop loin et lutter contre l'envie, la crainte de perdre sa féminité et découvrir l'étonnant paradoxe de la voire exaltée par une coupe encore plus courte, comprendre enfin que la longueur des cheveux ne change pas grand chose à sa personnalité... la fille "masculine" le sera davantage, mais elle l'était déjà , même avec sa queue de cheval, la fille féminine le sera elle aussi encore plus et l'androgyne ne le sera pas moins... Les vêtements, les accessoires et le maquillage l'emmèneront d'un bord à l'autre du genre. C'est ainsi.

La fille aux cheveux courts se moque bien de celles et ceux qui ne comprennent rien. Elle sait bien ce qui lui plait, à elle.

 

Photo: Emily Gafford book

 

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Ton rêve de petite fille

31 Octobre 2017 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

Ton rêve de petite fille

Avais-tu des rêves de petite fille? Ce genre de rêves qu'elles font toutes, d'avoir de jolies robes, de belles poupées...? Ces rêves que les mamans imaginent que leur petite fille doit avoir...?

Ou bien rêvais-tu d'aventures, d'escapades lointaines, de cabanes dans les arbres...? Et après tout, peut être rêvais-tu de grands espaces avec ta jolie poupée, sautais-tu à pied joints dans les flaques d'eau avec tes souliers vernis et ta robe à fleurs?

Les robes t'ennuyaient, il fallait toujours y faire attention et ne pas laisser le vent l'emporter, mais l'été c'était agréable de sentir l'air sur ses jambes nues... Les cheveux longs, eux aussi t'ennuyaient, il fallait toujours les coiffer et les attacher pour ne pas passer des heures à les démêler, mais ces boucles auburn étaient jolies quand le soleil brillait à travers...

Peut être que finalement tout cela n'était qu'un fantasme de maman qui voyait dans sa petite fille celle qu'elle aurait voulu être? Non ce n'était pas ton rêve à toi. Cela t'a amusé, un temps et puis il a fallu batailler pour avoir les cheveux courts et abandonner les robes. Petit à petit tu t'es inventée différente. Tes rêves d'enfant étaient de liberté, pas de petite fille.

Photo: Laurine Lacombe

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