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Les Affranchies

Seraphîta

30 Juin 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

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C'est un délicieux frisson, celui qui nous parcourt à l'instant où l'on s'interroge sur le genre de cette silhouette. On la voit de dos, les épaules frêles mais carrées, le corps mince, les hanches droites...

Le cou est lisse et le maxilaire imberbe. La nuque taillée comme le serait celle d'un garçon, les oreilles bien dégagées par la coupe. Dans le profil qui s'offre les indices ne sont pas plus déterminants, le sourcil épais, la machoire carrée, le nez droit...

Ces lèvres un peu rouge peut être ? Ces cils un peu longs, peut être?

Enfin l'endroit se dévoile et on devine un sein, à peine. Et ce sourire, et ce cou... 

Elle aime son ambiguité, elle en joue à merveille, séduit Minna tout autant que Wilfrid. Elle est l'être total de Balzac. Un vêtement délicat en fait une princesse qui transforme autour d'elle les masures en palais. Un jean et une casquette sur l'oeil nous l'emporte sur les quais d'Oakland, guettant un embarquement sur le Snark...

A quoi donc cela servirait-il de lui donner un genre?

 

Modèle: Corinna Ingenleuf

 

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Ce que la Suède a de plus craquant... (bis)

29 Juin 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs

... est fançais! Oui madame! Elle se prénomme Sabrina et vend des trucs aux noms impronoçables. Mais à part ça, elle est tellement raccord, avec sa blondeur et son allure sportive, qu'on la croirait directement importée de Scandinavie.

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Les cheveux courts? Ben oui, naturellement, depuis qu'elle a 16 ans, ça colle bien avec son tempérament, le sport et son caractère de "gaçon manqué" ( Une allure folle avec son jean large et ses grolles de sécurité ). Le coiffeur? Non pas toujours, des fois les ami(e)s, des fois elle même, à coup de tondeuse. Et ça lui va bien!

Un sourire un peu carnassier, le regard franc... Pffft ça donne envie de refaire la déco, non?

Merci Sabrina pour cette gentillesse. 

 

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Retour au bercail

28 Juin 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Nouvelles et petites histoires, #Tao

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A cette altitude le froid vous pinçait comme en plein hiver. En chien de fusil sur la banquette de toile, Tao essayait de dormir un peu. Toujours un peu, dès qu'on peut... Le mécano de soute avait sorti pour elle une couverture et l'avait bordée comme un bébé... Le C130 des Opérations Spéciales rentrait plein pot vers Bricy, chargé de palettes et de véhicules. Tao était la seule passagère.

La veille, elle avait débarqué d'un thonier dans le port de Nouadhibou et rejoint Nouakchott par la Nationale 2 pompeusement appelée l'Autoroute. A l'entrée de la ville, un contact l'avait conduit directement au musée désaffecté. Le matériel était là, appareils de vision, jour et nuit, arme de poing, au cas ou et un PGM Ultima Ratio tout neuf avec un canon silencieux intégral. Le poste de tir installé au milieu de la pièce, personne ne pouvait soupçonner quoique ce soit de l'extérieur et à travers les lattes de bois qui obstruaient l'ouverture, Tao avait une vue plongeante sur l'école de garçons, à 200 m. 

Dans l'étouffante chaleur il avait fallut patiemment attendre le soir. Tao luttait pour ne pas laisser ses pensées divaguer vers Moïra. Cette fois elle y était, corps et âme, dans la peau de son héroïne... De temps en temps elle jetait un oeil dans l'optique de son fusil, prenant soin auparavant d'évacuer la sueur retenue par ses sourcils. Le soir venu un convoi de 4X4 Toyota est arrivé. Trois hommes sont entrés dans l'école et les véhicules se sont éparpillés dans le quartier, disposant des hommes armés dans tout le périmètre. Sur la terrasse du bâtiment principal une réunion s'est organisée, protégée des vues aériennes par une tonnelle tendue de toile beige.

L'hôte de la réunion, en boubou blanc et les trois hommes arrivés par la route, étaient installées sur des banquettes autour d'une table basse où le chaï infusait. L'obscurité tombait. Tao jeta un oeil sur sa G-Shock. Maintenant. La respiration mesurée et régulière elle fit une dernière correction, avec le soir le vent était tombé...

Elle tira lentement, un coup chaque seconde. Les deux premières cibles furent hors de combat avant que les deux autres ne comprennent et lorsqu'elles réagirent, les balles qui allaient les tuer étaient déjà sur leur trajectoire. Le quartier restait calme, les gardes n'avaient rien entendu. Tao remballa le matériel qu'elle laisserait dans un recoin. De son sac elle extirpa un boubou bleu, dissimula son visage avec un chèche et sorti. Au coin de l'avenue Nasser un taxi vert et jaune attendait, elle montat à bord et sans qu'un mot soit échangé le taxi démarra en direction de l'aéroport. Arrivé le long du grillage à hauteur du bout de piste, la rue était déserte. Tao glissa hors de la voiture, accroupie remonta la clôture sur une dizaine de mètres avant de trouver le passage. Elle fila jusqu'au bord de la piste, dans l'obscurité. Déjà les turbopropulseurs du Hercules hurlaient sur le tarmac modulant leur grondement au rythme du déplacement de l'appareil qui roulait vers elle. Arrivé en bout de piste, à quelques mètres d'elle, la rampe s'ouvrit et resta positionnée à l'horizontale. Elle bondit de son fossé et, à l'abri des vues de la tour, grimpa dans la soute...

 

Modèle: Courtney McCullough

 

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Arcanes

27 Juin 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs

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On ne sait jamais ce qu'il y a vraiment dans la tête des gens. On a beau les observer, les scruter, les apparences ne sont jamais fiables. Et même si l'on va plus loin, qu'on les rencontre, qu'on les interroge, il y a des portes dans ce couloir qui sont solidement cadenassées et farouchement défendues... Je le sais, je fais pareil. La maturité et l'expérience nous apportent sûrement une once de sagesse, on en reste pas moins méfiant, enfouissant au regard des autres ce qui serait peut être notre vrai naturel.

Et puis un jour on a envie de tout balancer. Marre de jouer le rôle. Les cadenas sautent, les portes s'ouvrent, on irait même jusqu'à prendre les gens par la main pour leur montrer notre intérieur. Et après ce soulagement, cette fierté, on voudrait que le monde entier suive notre exemple. Enfin, on aimerait...

Alors, l'enthousiasme passé on se retrouve sur notre piédestal, promontoire confortable depuis lequel on peut observer les autres, persuadé que la clarté qui règne dans notre tête nous donne autorité pour comprendre ce qui se cache dans celle des autres, quitte à crocheter la serrure de temps en temps. Et puis, un courant d'air, la porte claque...

Quelques fois les choses sont bien trop simples pour l'humain.

 

Photo: Mark Garbowski

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Quelque chose de Stevenson

25 Juin 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

Jo

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Il y a chez cette fille un peu de Jim Hawkins. On pourrait presque lui prêter le même âge d'ailleurs. Mais ce n'est qu'une illusion car Jo est une femme. Une femme d'aventure. Un coeur bouillonnant qui s'ennuit sur les bancs de la fac et qui prend la route vers l'inconnu. Et parce qu'elle est plutôt du genre efficace et que c'est une femme aux cheveux courts, dans l'âme, elle sera bien sûr une militaire aux cheveux courts. Très courts même, tout comme ses camarades hommes et ça lui plait bien. Oui parce que Jo c'est aussi un petit tomboy. 

L'école des Sous Off', le stage commando, puis le régiment, la rude vie de soldat...

 

 

 

 

 

Mais l'envie de mer et de bateau taquine l'intrépide. Qu'à cela ne tienne, direction la Bretagne et son Tonnerre de Brest. Le bleu adoucit le regard mais pas question pour autant de renoncer aux cheveux courts même si les marins sont moins friands. 

Peu importe, l'aventure continue. Après la rade de Brest celle de Toulon. La vie tourne, des hauts, des bas... 

Et un jour Jo met le sac à terre. Elle pense reprendre des études, apprend à naviguer pour la pêche, envisage toujours l'aventure. 

Jo c'est comme ça qu'on l'appelle. Bien sûr ce n'est pas son vrai prénom, mais elle préfère Jo. Son genre elle s'en fout, elle veut bien faire une mi-temps dans chaque camp, un coup fille un coup garçon. Pour ses anciens compagnons elle reste un "pote" de régiment. Pour toujours. Et pour les filles , la meilleure de toutes.

Au bout du compte il reste une réflexion:

 

“Je pense que la maturité, les épreuves, le cheminement de la vie apportent la confiance en soit. Je pense qu’on ne peut plaire à l’autre que lorsque l’on est sûr de soit, que l’on se sent beau et bien dans sa peau. Je pense que se plier aux exigences des autres, c’est se mentir à soi-même. C’est impossible sur le long terme! Je pourrai tout faire pour la personne que j’aime, mais me dénaturer, j’en suis incapable. Et paradoxalement, je vois ça comme une preuve d’amour: ne rien cacher, ne pas mentir, me dévoiler comme je suis.... et attendre son verdict.”

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Des jours fastes

25 Juin 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs

Fucked up mind 2

Il y a comme ça des jours bien plus enrichissants que d'autres. De ceux qui vous amènent tout un lot de rencontres inattendues, agréables, révélatrices...

Ainsi, très souvent j'ai envie d'entrer en contact avec les lectrices qui cliquent sur la page FB de ce blog. Et quelques fois, mes demandes d'ajout aboutissent. Alors s'ouvre un espace de dialogue et de découverte mutuel qui toujours m'enchante. Hier était un de ces jours là.

Si bien que j'ai pu entrer en contact avec Margot et découvrir une jeune et jolie musicienne, échanger avec Emmanuelle et découvrir que je la connais depuis longtemps, trouver cette photo d'Anaïs et apprendre qu'elle voulait juste montrer sa nouvelle coupe de cheveux... Et puis surtout faire connaissance de Jo.

Jo c'est... comment dire? Un concentré de femme aux cheveux courts. Une aventurière moderne, un peu Indiana Jones, un peu GI Jane, une Isabelle Eberhardt d'aujourd'hui, un caractère trempé jouant de l'ambiguité qu'elle sait bien maitriser. Et au delà du caractère il y a aussi chez elle une vraie dilection pour les cheveux courts, un plaisir un peu mal définit peut être mais bien réel, qu'elle déclare n'être qu'un simple désir d'efficacité.

Des études d'archéologue, mais un vrai rêve de mer et de bateau, qui va passer par l'Armée où le petit "tomboy" va faire merveille, puis la Marine... Mais je m'emballe. Viendra bien, plus tard, le moment de raconter l'histoire de Jo...

Et moi qui suis tant fasciné par les femmes d'action, les femmes en uniforme, les femmes aux cheveux courts... j'ai l'impression d'avoir trouvé en elle l'exemple parfait, la référence universelle, l'exact modèle de l'anti pamelaandersonisme qui m'est si cher.

Alors je vais parler de Jo, mais pas encore, pas encore...  

 

Photo: Anais Photographie

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Errance

23 Juin 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Nouvelles et petites histoires

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Dans ma tête il n'y avait que le bruit de mes pas sur l'asphalte mouillé. De toute façon personne ne m'attendait et j'avais un cafard de trois tonnes sur les épaules. Les poings au fond de mon jean, je déambulais dans les rues qui commençaient à se repeupler après l'averse. Au coin du boulevard je suis entré, j'en avais marre de la foule. En pleine lumière je ne devais pas avoir la mine des grands jours, mais qui s'en souciait? Je me suis mis au coin du bar. Derrière, personne. Un gars au fond de la salle secouait le flipper. Et puis là, au comptoir, il y avait cette fille aux cheveux courts. Elle a jeté un oeil vers moi, puis derrière le bar. Elle a fait le tour et s'est avancée. Sans dire un mot elle m'a interrogé du regard en levant le menton. "Bière!" Elle a sorti deux bouteilles du frigo. Elle avait un joli corps, mais j'étais fasciné par la blondeur de ses cheveux qui s'envolaient en une vague souple sur le sommet de sa tête. Cela contrastait avec le châtain du reste qui était presque tondu. Elle a décapsulé les deux bières et s'est approchée. Elle ne souriait pas mais son visage était beau aussi dans cette neutralité. Elle a cogné ma bière avec le culot de la sienne et dit: " Ça va pas fort on dirait c'soir?" J'ai pas répondu, je regardais ses cheveux, ses yeux, sa peau. C'était pas le genre midinette, prête à sauter sur les genoux du premier badaud. Elle avait un peu des manières de garçon et j'avais le sentiment de boire mon coup avec un pote. Mais elle a tendu le bras et sa main, douce, a caressé ma joue. J'ai souri et son visage c'est éclairé aussi. Elle avait un parfum violent, Opium, ou quelque chose comme ça... J'ai retenu sa main sur ma joue...

Les bières finit, elle m'a entraîné vers l'escalier. J'ai voulu payer, elle m'a dit:" Laisse tomber, c'est un con"... Alors j'ai laissé faire ma vie qui m'emmenait ailleurs... 

 

Photo: Marilina Martin

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L'étrangère

23 Juin 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

Il existe près des écluses
Un bas quartier de bohémiens
Dont la belle jeunesse s´use
A démêler le tien du mien
En bande on s´y rend en voiture,
Ordinairement au mois d´août,
Ils disent la bonne aventure
Pour des piments et du vin doux

On passe la nuit claire à boire
On danse en frappant dans ses mains,
5282659591_dccac3298c_b.jpgOn n´a pas le temps de le croire
Il fait grand jour et c´est demain.
On revient d´une seule traite
Gais, sans un sou, vaguement gris,
Avec des fleurs plein les charrettes
Son destin dans la paume écrit.

J´ai pris la main d´une éphémère
Qui m´a suivi dans ma maison
Elle avait des yeux d´outre-mer
Elle en montrait la déraison.
Elle avait la marche légère
Et de longues jambes de faon,
J´aimais déjà les étrangères
Quand j´étais un petit enfant!

Celle-ci par là vite vite
De l´odeur des magnolias,
Sa robe tomba tout de suite
Quand ma hâte la délia.
En ce temps-là, j´étais crédule
Un mot m´était promis si on,
Et je prenais les campanules
Pour des fleurs de la passion

A chaque fois tout recommence
Toute musique me saisit,
Et la plus banale romance
M´est l´éternelle poésie
Nous avions joué de notre âme
Un long jour, une courte nuit,
Puis au matin : "Bonsoir madame"
L´amour s´achève avec la pluie.

Modèle: Allison Lopez
Texte: Louis Aragon
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Dramatique et fascinant

22 Juin 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Divers & variés

J'ai toujours éprouvé une sorte de fascination, peut être de l'admiration, à voir une jolie femme accomplir un acte qui véhicule autant de symboles. C'est à la fois quelque chose de terrible et de joyeux, comme l'émergence d'un papillon sortant de sa chrysalide. On imagine bien que la tache est rude, avant qu'il puisse déployer ses couleurs et voleter dans l'air chaud, il lui faut se contorsionner, s'extirper, sans doute douloureusement de son enveloppe rigide et rugueuse. 

Les images pourtant sont sensuelles, quand les doigts courent à travers la matière, découvrant les cheveux tranchés, si courts que l'on sent la peau de son crane et ces lames d'un acier usé qui mécaniquement et sans hésiter déchirent les mèches, une à une. Enfin la matière, devenue inutile, gisant sur le sol, comme l'enveloppe morte de l'ancienne chenille.

Mais avant la renaissance et l'épanouissement, j'imagine la peur et le doute, le vertige que peut provoquer la décision lorsqu'elle est prise. On pense à soi bien sur, à son image par ce qu'il faut se plaire, mais aussi forcément à ce qu'elle va projeter sur les autres. En sortant du cadre il va falloir s'exposer, se montrer nue, tel que l'on est, sans fard et sans artifice... 

La dramaturgie accomplie, toutes les tensions s'apaisent et enfin le nouveau visage exulte, comme soulagé d'une panoplie de conventions dont on est enfin débarrassée.

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Ces mots là

21 Juin 2012 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

Daniela 

Il y avait c'est deux mots qui revenaient sans cesse. D'abord lui, trop souvent, comme s'il avait besoin de se rassurer. Parfois à la façon dont il posait la question elle sentait qu'il ne s'adressait finalement qu'à lui même et n'attendait pas d'autre réponse que l'affirmative qui signifierait simplement qu'il n'avait rien fait qui puisse lui être désagréable... Et elle répondait avec tendresse et indulgence à cet égoïsme tout masculin.

"Ça va?" Elle aussi l'interrogeait et sans doute que pour lui ces deux mots avaient le même sens lorsque c'était elle qui les prononçait. Pourtant non...

La question lui venait spontanément lorsqu'elle était bien et qu'elle cherchait à savoir si ce bien-être était partagé ou bien lorsqu'elle le sentait désemparé... Sans doute un effet secondaire d'une sorte d'instinct.

Et il y avait comme ça entre eux mille façons de prononcer ces mots et aucune d'elles n'avait le ton d'une banale et quotidienne routine. Il arrivait même que cela ne soit pas une question, juste l'expression d'un état que l'on voulait partager. Et puis à force, sans rien dire ils parvenaient à s'interroger, juste en se plongeant dans leur regard l'un l'autre et en devinant le sourire des yeux, l'inquiétude, la fatigue, l'envie... Et finalement c'était rassurant.

 

 

Photo: Daniela Vladimirova

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