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Les Affranchies
Articles récents

Jusqu'au bout

12 Février 2018 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs

Jusqu'au bout

Quoi qu'on en pense, qu'on aime ou pas, il y a, il y aura toujours une sorte de fascination, mélange d'admiration et de répulsion parfois, pour celles qui, sans concession, vont jusqu'au bout de leurs envies.

Avouez le, l'époque est formidable! Aujourd'hui cette expression de la féminité, le cheveux ras, se répand plus que jamais. La jeunesse, souvent rebelle, se l'accapare, les professionnels aussi. Pas une agence aujourd'hui qui n'ait dans son book une ou deux modèles rasées. Cette visibilité soudaine peut donner le courage d'accepter à celles qui n'ont rien demandé et se retrouvent elles aussi le crâne nu. Dans cette lutte admiration/répulsion tout bascule en faveur de l'admiration si ces cheveux tondus sont fièrement exhibés.

Inutile d'espérer effacer le caractère ou changer sa personnalité d'un coup de tondeuse. Au contraire, cette coupe accentuera impitoyablement celui que vous avez déjà, où qu'il se situe dans le large spectre entre féminin et masculin.

Il faut une première fois, bien sûr. Et ce n'est pas toujours chose facile. Cela tient surtout à l'inquiétude légitime de savoir si vraiment on aura l'air qu'on espère avoir une fois la tête ratiboisée, le front et les oreilles nus, la nuque vulnérable et exposée et l'arrondi du sommet impeccable. Et vous aurez beau y aller petit à petit, rien ne permet vraiment de savoir ça avant de l'avoir fait réellement, parce que la révélation se fait uniquement lorsque la tondeuse moissonnera le haut du front et ce sommet toujours un peu préservé. Bref! Il faut aller jusqu'au bout.

Jusqu'au bout

Mais une fois ce pas franchi... une fois le regard habitué... une fois ce crâne apprivoisé, alors là! Difficile de s'en défaire de cette tête de petit hérisson. Il faudra des impératifs, professionnels essentiellement, pour céder à un retour du cheveux de plus d'un centimètre. Vous pouvez suivre mon regard, j'en connais quelques unes qui n'en sont pas revenues.

Photos: Anna Rubin ( book )

 

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Around the world : Ninon à Cuba

11 Février 2018 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Over the World

Around the world : Ninon à Cuba

Ninon était en vacances à La Havane. Ninon a les cheveux courts, depuis... longtemps et Ninon tous les mois, aime bien se faire couper les cheveux. Sa mère aussi d'ailleurs. Alors, dans ce vieux quartier de la capitale cubaine où elles se promènent ce matin là, quand elles voient l'écriteau " Barbero " elles se disent que c'est l'occasion. 

L'endroit est un peu en retrait de la rue, il faut pénétrer l'immeuble et dans le couloir la porte ouvre sur un salon assez typique. Le lieu paraît confidentiel, réservé aux initié.e.s. Briques apparentes, éclairage néon puissant... Un seul fauteuil au milieu de la pièce, qui semble avoir connu des jours meilleurs. Ambiance sympathique, le coiffeur est jovial et ne s'étonne pas d'avoir affaire à des femmes, du moment qu'elles réclament une coupe de cheveux comme il sait les faire. Pour l'une et l'autre c'est bien dégagé derrière les oreilles. C'est rapide, sans chichi, efficace.

Around the world : Ninon à Cuba

Amusant et très exotique aussi. Pourtant Ninon n'est pas tout à fait satisfaite, elle trouve ses cheveux tondus "trop haut". Le coiffeur a sans doute songé bien faire, sur cette jeune androgyne dont il a peut être mal défini le genre... 

La nuque fraîche, les deux femmes paient une dizaine de pesos pour leur deux coupes et retrouvent la rue et la chaleur caribéenne. L'adresse est incertaine... Le coiffeur sans nom... et tout cela est tellement "cubain".

Photos: Ninon Wendling

 

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Un portrait d'antan

8 Février 2018 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

Photo: Perla El Raii

Photo: Perla El Raii

Elle avait une allure d'écrivain, mais elle aurait tout aussi bien pu être avocate, journaliste ou médecin. On pensait écrivain, oui, au masculin, avec cependant la grâce et la finesse de son genre. Elle s'habillait comme certains hommes des années 50, le col de la chemise rabattu sur celui de la veste tout comme les manchettes. Ça donnait un style faussement décontracté et élégant. Elle fumait aussi et cela renforçait encore cette idée, allant chercher des souvenirs de Camus ou Malraux. Elle garderait sa cigarette aux lèvres que cela ne choquerait pas, au contraire. Toutefois elle la tenait entre ses doigts, en un geste presque viril, exhibant  le large bracelet de montre à son poignet, encore un indice.

Pourtant ce qui fascinait le plus, c'était la façon dont elle se coiffait, cette coupe de cheveux, qui elle aussi, nous emportait sur les quais d'Alger la Blanche où à la terrasse du Flore d'après guerre. Elle avait, comme ces héros, les côtés nus, presque blanchis et la nuque rasée, à la façon des hommes de ce temps et cependant cela ne trompait pas sur son genre. Comment, malgré tout ces efforts inverses, parvenait-elle à exprimer une incontestable féminité? Le bijou qui perçait sa lèvre ou le lobe de son oreille était bien trop discret pour faire la différence.

Il se dégageait d'elle une espèce de fierté nonchalante, d'assurance naturelle et de raffinement qui la rendaient séduisante et désirable malgré son appropriation de ces détails masculins qui faisaient finalement sa personnalité...

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Heureusement, il y a les préjugés!

6 Février 2018 , Rédigé par ace Publié dans #Humeurs

Photo: Richard Miles

Photo: Richard Miles

Imaginez un peu, s'il n'y avait pas toutes ces idées reçues et stupides croyances véhiculées depuis le fin fond des temps, aujourd'hui personne ne croirait qu'avant de se couper les cheveux courts, une femme y réfléchi à deux fois. Du coup, en dehors des considérations esthétiques qui font toujours hésiter - Est-ce que ça va m'aller? - surgissent d'autres questions autrement plus bouleversantes du genre: "Qu'est-ce que vont penser "les gens"?, "On va me prendre pour une lesbienne", "Je ne vais plus plaire aux hommes", "Je vais ressembler à un garçon", j'en passe et des meilleures...

Parce que oui, aujourd'hui encore, la plus grande majorité croit dur comme fer qu'une femme ne peut être féminine QUE si elle a les cheveux longs et que les couper "trop" court la transforme illico subito presto en "femme qui ne cherche pas à séduire les hommes, donc qui aime les femmes"CQFD. Il y a de quoi se sentir désarmé face à autant d'inintelligence, propagé parfois par les femmes elles mêmes, qui par le simple fait de tenir compte de ces idées cromagnonesques, leur donnent valeur de vérité, ou par celles qui, tellement peu sûres de leurs capacités de séduction, se cachent toujours derrière une toison plus ou moins luxuriante, que le plus souvent d'ailleurs, elles attachent. Bref!

Dieu merci, il y a les femmes aux cheveux courts, celles qui n'ont d'autres considérations que leur propre plaisir et leur goût personnel et dont l'assurance ne peut qu'encourager les autres à suivre leur intuition. Mais alors on se rend compte que ces fucking préjugés, finalement, permettent de croire, comme un "contre-préjugé" que celles qui n'hésitent pas à couper leurs cheveux, sont d'une catégorie éminemment supérieure aux autres, re-CQFD.

Bien joué!

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L'androgyne nue

2 Février 2018 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs, #Tendresses

L'androgyne nue

Il te faut la vision de ce corps nu pour percevoir l'abîme auquel tu es confronté. Certain(e)s n'étaient pas dupes, d'autres se plaisaient dans le doute et d'autres encore auraient parié avoir vu un garçon, presque trop beau, trop fin, trop lisse... 

Et soudain, la vue de ce sein rond, élégant, esthétique, te bouleverse parce qu'il chamboule tes vieilles idées et tes jugements pleins de certitudes. C'est le propre de l'androgyne, de remettre en cause tout ce que l'on croyait vrai.

Alors, ce précipice au bord duquel tu te retrouves te paraît insondable. L'illusion de l'image t'a trompé. Tu voulais l'aimer tout en étant persuadé(e) que tu ne le pouvais pas. Les vêtements, les cheveux courts? Toutes ces fausses pistes te soufflaient des mensonges et cette découverte te fait comprendre à quel point l'androgyne est inaccessible, pour toi et pour tous les autres, incapables de voir avec le coeur.

Photo: Kriss Photography

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Conforme, non-conforme

31 Janvier 2018 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs

Conforme, non-conforme

Elle se maquille, un peu, use de quelques bijoux pour séduire et se plaire, s'habille avec goût et confort... Tout bien! Elle serait en tout point conforme à l'image d'une jeune femme moderne,

sauf que...

La voilà qui se dévoile, qui ôte son masque et ne joue plus le jeu. Elle a coupé ses cheveux, elle adore ça, se trouve plus forte, moins "vulnérable", elle s'aime davantage, se sent fière d'elle... Mais patatras! On l'assaille de toutes parts

"Mais pourquoi tu as fait ça?"

"Mais voyons, c'est beaucoup trop court!"

"Fais voir, tourne toi.. ohlala, mais c'est vraiment rasé!"

"C'est moche!"

"Tu ressembles à un garçon"... et pire encore...

Soudain elle est sortie de la conformité. A croire qu'elle était toute entière dans ses cheveux longs, que toute sa personnalité se cachait là, sa beauté aussi. Là voilà qui subitement sort du cadre, n'est plus "attractive". On lui fait des reproches, mais pourquoi au fait? A travers tous ces sarcasmes, finalement, on lui en veut d'avoir abandonné l'image d'une féminité rassurante, domestique et docile. Pourtant elle s'habille toujours avec autant d'élégance, se maquille avec bon goût, reste coquette avec ses bijoux, a toujours autant d'esprit et de répartie. Mais ces cheveux...

Tout cela n'est le fruit que du "format". Les filles sont jalouses d'autant d'audace et de liberté, les garçons ont peur de réveiller l'homosexualité qui sommeille en eux. Alors ces esprits étriqués refusent d'accepter ces tempes rasées, cette nuque tondue, encore et encore, comme un défi.

Elle s'en moque, se maquille, un peu, use de quelques bijoux pour séduire et se plaire, s'habille avec goût et confort et se coupe les cheveux comme ça lui plait... Tout bien! 

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Transcendance

30 Janvier 2018 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs

Photo: Chloé Lobre par Yurina Niihara

Photo: Chloé Lobre par Yurina Niihara

Géométrie, contraste, audace, brutalité, originalité... C'est le manque qui nous rend la critique négative. Le manque de référence, le manque d'habitude, le manque d'originalité, d'individualité, d'audace, de confiance. Parce que tout le monde n'a pas besoin de se distinguer, d'attirer sur lui les regards, on se contente de rester dans le flot.

Mais une fois la barrière dépassée, quand on a déjà osé couper ses cheveux courts, très courts, jusqu'à les raser même, qu'à chaque stupéfaction on est encouragé.e par l'image perçue, par le regard des autres, par l'enthousiasme alentour, on peut franchir d'autres étapes encore, inventer, créer ou faire confiance à l'ami qui est aussi coiffeur et donner du contraste à ses cheveux très courts, ne raser que les tempes et la nuque en une géométrie à la fois moderne et médiévale qui selon l'angle sous laquelle on la découvre, bouleverse toutes vos perceptions.

On peut alors paraître un profil de chevalier sans armure, une face d'ange à la coupe de garçonnet ou un dos d'androgyne soignée et à chaque fois ne laisser personne indifférent lorsque finalement la combinaison, au delà de toutes ces apparences, fait triompher une féminité d'un nouveau genre.

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Naomi est morte

27 Janvier 2018 , Rédigé par Jeaneg Publié dans #Humeurs

Photo: Naomi Parker Fraley

Photo: Naomi Parker Fraley

La vieille dame est morte lundi dernier, à 96 ans. Un âge raisonnable pour mourir. Bien sûr, Naomi Parker ça ne dit rien à personne et il faut fouiller dans les dépêches pour connaître la nouvelle. Cela finalement n'intéresse personne... Pourtant, étonnement cette mamie discrète est connue dans le monde entier...

On trouvera aujourd'hui son histoire, celle d'une jeune serveuse que l'effort de guerre, en 1940, amène à travailler dans les usines d'armement, dans quelques journaux. Elle est mignonne, coquette et comme toutes les ouvrières, même si ses cheveux sont courts, à la mode de l'époque, elle porte un bandana qui empêche ses bouclettes de se prendre dans les machines. 

En 1943, son allure séduit l'illustrateur à qui l'on a commandé une affiche pour re-motiver les ouvrier.e.s d'une autre usine et c'est cette affiche que le monde entier découvrira bien des années plus tard pour en faire un étendard.

Illustration: J. Howard Miller

Illustration: J. Howard Miller

Rosie the riveter - N. Rockwell

On la baptisera Rosie la riveteuse, parce qu'à cette époque, toutes les femmes qui travaillaient dans les usines pour faire gagner la guerre étaient surnommées ainsi, les Rosies. Norman Rockwell, le célèbre, en fit lui aussi une affiche, pleine de symbole.

Naomi, elle, deviendra une icône féministe... dans les années 80. Mais personne ne s'était jamais souvenu que c'était elle, l'ouvrière de la Navy qui proclamait " On peut le faire! " en montrant son biceps.

Ce n'est que bien tard qu'on se souvint d'elle.

Juste à temps...

Bye bye Rosie

 

 

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Madame rêve

26 Janvier 2018 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

Photo: Perla El Raii

Photo: Perla El Raii

Elle se rappelle, petite, comme déjà elle détestait tout ce que tout le monde faisait, les habitudes, les routines dont plus personne ne se souvenait même pourquoi il le faisait. Elle détestait les robes, parce que ce n'était pas pratique, disait-elle, on était toujours obligé de faire attention pour ne pas montrer sa culotte. Elle détestait les cheveux trop longs qui se coinçaient toujours sous les bretelles du sac à dos. Elle détestait être une fille parce que toutes les autres filles étaient toujours trop bêtes et ne savaient même pas tirer à la carabine à la foire...

Et puis le temps a modéré ses jugements, être une fille, tout compte fait, ce n'était pas si pénible quand on savait tenir la dragée haute aux garçons. Personne ne l'embêtait, elle, ou alors c'était arrivé une fois et personne ne s'était après jamais vanté de l'avoir fait. Elle n'aimait toujours pas les habitudes stupides auxquelles tout le monde se pliait. Ne comprenait pas pourquoi il fallait "séduire", sous entendu les hommes, pour réussir sa vie personnelle et quelques fois se sentait perdue dans l'univers, imaginant qu'elle n'était pas de cette planète...

Enfin, elle a adoré être une femme. Une femme comme la petite fille qu'elle était. Plus grande, plus forte, plus belle que cette petite fille, une femme différente, séduisante sans chercher à l'être, raffinée dans le geste, féminine dans l'attitude, même avec une cigarette aux lèvres et le t-shirt aux manches roulées. Oui elle adorait le regard des autres, des femmes, des hommes, qui l'enviait ou la détestait. Elle adorait cette liberté de se laisser séduire.

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Elle est-il bien lui?

24 Janvier 2018 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Ma Psy et Moi

"Hero" by K.Bennet

Partager l'intimité d'une psychanalyste, fut-elle l'inénarrable Frida, a je crois, développé chez moi une propension à vouloir obtenir tout de suite des réponses à mes questions existentielles. Et là, depuis quelques jours, j'étais confronté à certaines d'entre elles qui sans être fondamentales, me torturaient un peu les méninges... Ni une ni deux, je déboulais de bon matin dans le cabinet feutré de la teutonne, après avoir réduit d'une prise de Krav-maga, la secrétaire toujours aussi peu amicale envers moi.

Moi "- Doc! Il faut que tu m'expliques un peu... Tu sais à quel point je suis ouvert à toutes les questions et à celles du genre en particulier. Bon! Alors c'est pas que je ne comprend pas mais il faut tout de même éclairer ma lanterne. Léa, cette fille trans qui est dans une démarche purement intellectuelle pour le moment et qui se fait appeler Johan... Elle est lesbienne, n'est-ce pas? Mais si son but ultime est de muter vers le sexe et le genre masculin, en réalité elle... enfin il est hétéro, n'est-ce pas?

Ma Psy - ....

Moi - Mais d'un autre côté Hortense, qui elle a toujours était très tomboy et qui se revendique garçon ... et c'est vrai qu'il ne lui manque pas grand chose...  en vivant avec son petit ami, elle est gay en fait!

Ma Psy - T'abords, Johan est déchà de chenre maskulin, tout comme Hortenze t'ailleurs...

Moi - Tailleur?

Ma Psy - Ach! T'aill-eurs... Pfffft ! Et donc, l'un et l'autre, tout comme toi, peuvent être gay, hétéro et même les teux

Moi - Laiteux?

Ma Psy - Za zuffit!! Tu foulais des réponses, che te les donne. Mais afoue que z'est tout te même tu nifeau élémendaire tes questions...

Moi - Oui oh ça va hein? Non parce que des fois j'ai l'impression que tous les trans ftm que je connais sont lesbiennes... mais en réalité non?

Ma Psy - Foilààà! Bon aller, dékerpis, chai tu dravail, moi!

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